Violences et harcèlement : quels sont mes droits ?

Agressions sexuelles, humiliation, privations, coups… Qu’elles soient commises dans un cadre familial, dans le milieu scolaire ou encore sur internet, les violences peuvent avoir de graves conséquences à long terme. Pour s’en sortir, il est essentiel d’en parler et de faire valoir vos droits. Plusieurs structures peuvent vous accompagner.

Censée être un refuge où l’on se prépare progressivement à l’autonomie, la famille peut aussi être le foyer de violences. Ces violences peuvent être verbales (injures, menaces psychologiques, refus de communiquer, harcèlement moral, humiliations) ou encore physiques, ou encore sexuelles allant des attouchements jusqu’au viol.

En famille, l’autorité parentale ne permet pas la violence

Sachez que si les parents exercent sur leurs enfants une autorité parentale qui leur confère certains droits, ils sont tout autant soumis à des devoirs. Parmi eux : celui d’entretenir et d’éduquer leurs enfants jusqu’à leur autonomie. Et ce, sans violence, comme le prévoit la loi du 10 juillet 2019 relative à l’interdiction des violences éducatives ordinaires.

Difficiles à vivre au quotidien, ces violences peuvent, à long terme, éroder la confiance en soi et générer des dépressions, des addictions, des troubles alimentaires ou encore des suicides.

Pour s’en sortir, il est essentiel d’en parler. Ce peut être à un proche, un ami, un voisin, un enseignant… Sachez d’ailleurs que la loi ordonne à toute personne informée de mauvais traitements ou d’abus sexuels de prévenir les spécialistes en mesure d’agir.

Structures d’accompagnement et numéros d’urgence

En dehors de votre entourage, des associations peuvent aussi vous aider :

Les Maisons des adolescents qui, en plus de vous prêter une oreille attentive près de chez vous, peuvent vous orienter vers des prises en charge plus spécialisées.

En Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, il en existe sept que vous pouvez retrouver sur le site de l’Agence régionale pour la santé.

Les Points d’accueil et d’écoute jeunes (PAEJ) sont une autre option. Ils s’adressent en priorité à des adolescents et jeunes majeurs rencontrant des difficultés familiales, scolaires, mais aussi des conduites à risques.

Vous pouvez également appeler le 119 « Allô enfance en danger ». Une cinquantaine de personnes sont mobilisées pour répondre à tous les appels, 24 h/24, 7j/7 (appel gratuit et invisible sur les factures). Ce numéro s’adresse aux cas de maltraitances et violence en famille, mais aussi à l’école, ou sur internet.

Se réfugier hors du domicile familial

Parfois, lorsque les violences sont subies dans le cadre familial, la meilleure solution est de partir. Ce qui implique de trouver refuge ailleurs. En France, c’est l’Aide sociale à l’enfance (ASE) qui organise l’hébergement des mineurs, que ce soit dans un établissement spécialisé ou dans une famille d’accueil.

L’ASE peut aussi mener des actions de prévention ou fournir une aide éducative à domicile pour aider les parents.

En cas d’urgence, si le besoin est temporaire, il est possible de demander une admission dans un service de l’ASE par voie administrative uniquement, sans faire intervenir d’autorité judiciaire.

D’autres structures peuvent également proposer un hébergement, tels que les maisons d’enfants à caractère social qui s’adressent à des mineurs dépourvus de façon temporaire ou durable de soutien familial normal. S’y ajoutent les centres de séjour ou encore les foyers de jeunes travailleurs.

Violences et harcèlement dans le cadre scolaire

Dans le milieu scolaire, la violence s’exprime souvent à travers le harcèlement. Il s’agit d’une violence (physique et/ou psychologique) répétée à l’encontre d’une personne qui ne peut se défendre. Un phénomène de plus en plus mis en avant, tant par les médias que par les associations et les pouvoirs publics soucieux d’endiguer ce phénomène qui concernerait 12 % des élèves de primaire, 10 % des collégiens et 3,4 % des lycéens.

Si vous êtes victime, vous pouvez dans un premier temps vous adresser aux adultes de votre établissement scolaire (professeurs, CPE, conseiller d’orientation, infirmier, principal ou proviseur …) ou à vos délégués de classe.

Plusieurs numéros ont été mis en place pour vous rassurer et vous conseiller.

Non au harcèlement : 3020 (gratuit), ou encore

Net écoute : 0800 200 000 (appel gratuit) si le harcèlement a lieu sur internet.

Dans les études supérieures, des violences peuvent être commises dans le cadre du bizutage. Ce dernier, qui consiste à « commettre des actes humiliants lors de réunions en milieu scolaire », est un délit. Ses auteurs encourent 6 mois d’emprisonnement et 7500 euros d’amende, même si la victime est consentante. Plus d’informations sont à retrouver sur le site du Comité national contre le bizutage.

Cyberharcèlement

Si les réseaux sociaux peuvent être un espace de liberté, ils donnent également lieu à un phénomène récent : le cyberharcèlement. Ce dernier se définit comme un acte agressif, intentionnel, perpétré de façon répétée par un individu ou un groupe d’individus, via les moyens de communication électroniques, à l’encontre d’une personne qui ne peut facilement se défendre seule. Le cyberharcèlement peut ainsi prendre plusieurs formes allant de l’intimidation aux menaces en passant par la propagation de rumeurs ou la diffusions de photos (réelles ou retouchées) compromettantes.

Si vous être victime de ce type de harcèlement, il est là aussi essentiel d’en parler à une personne de confiance. Il est également possible de porter plainte. Par ailleurs, si vous découvrez qu’a été diffusée une photo de vous qui ne vous convient pas, sachez que vous disposez d’un droit à l’image. Il est donc possible de demander à la personne qui a publié la photo de la supprimer. Et si elle ne le fait pas, signalez le problème sans tarder sur le site ou le réseau social.

Contacter le 3018, le numéro national pour les victimes de violences numériques géré par l’association e-Enfance.
Appel gratuit, anonyme et confidentiel. Disponible 6 jours sur 7, de 9 h 00 à 20 h 00.

Vous pouvez signaler les contenus à la police ou à la gendarmerie en vous rendant sur le site PHAROS spécialisé dans les contenus illicites se trouvant sur Internet.

Porter plainte

En tant que victime, vous pouvez déposer plainte en vous rendant dans le commissariat ou la gendarmerie le plus proche de votre domicile, seul ou accompagné par un proche si vous êtes mineur.

Il est également possible de déposer plainte par écrit auprès du procureur de la République.

Dans tous les cas, sachez que la présence de témoins renforce la plainte.

Pour obtenir davantage de conseils, vous pouvez vous adresser au service d’accueil d’un tribunal d’instance ou de grande instance ou bien à un service de consultation gratuite d’avocats.